LE CHRETIEN : LE TEMPS ET LA PATIENCE
De la conception à la naissance, de l’enfance à l’âge adulte, nous sommes soumis au temps. C’est un facteur qui est imposé à l’homme, et comme la direction d’une tornade, il lui est impossible de le contrôler. Pour s’orienter, les hommes se sont fixés des repères pratiques tels que des horloges et des calendriers. Bien d’autres éléments de la nature renseignent sur son écoulement telles que la course du soleil et les saisons. Néanmoins, la perception du temps reste relative : Certaines journées semblent plus longues que d’autres ; des instants de désagrément (maladie, mort, échec, etc.) semblent s’éterniser pourtant ceux de joie paraissent éphémères.
Dans ce présent siècle, la plus grande considération du temps pour l’homme est ‘l’alibi’. Maintes fois, les hommes ont accusé le temps pour justifier une non-réalisation ou une incapacité. ‘Je veux bien, mais je manque de temps ; C’est à cause du temps que je n’ai pas pu… ; Quand j’aurai le temps, je ferai ; etc.’ sont les excuses les plus fréquentes. Et la notion qu’on attribue au temps est en quelque sorte une opposition ou un frein à la capacité. En effet, l’homme continue à considérer durant toute sa vie que le temps est un ennemi à son épanouissement : « il nous empêche de demeurer jeune, de faire plusieurs choses à la fois ; de réaliser ceci ou cela ; il nous joue des tours : interminable quand il devrait s’effacer, éphémère quand il devrait ralentir ; Il ne nous permet pas de réussir, de devenir riche, devenir encore plus riche… ». Et pourtant, toute personne apte dispose de Vingt-quatre heures par jour. Malencontreusement sa consommation est dictée par nos priorités, ce qu’on juge indispensable : Manger, travailler, dormir, se distraire, etc. D’une chose à l’autre, selon la jouissance qu’on éprouve, on étire le temps, en oubliant qu’une minute de plus passée à faire quelque chose correspond à une minute de moins pour la chose suivante. Finalement, les hommes passent leur temps à ‘courir après le temps’… sans jamais le rattraper : Une journée passée (ou perdue) ne reviendra jamais : il n’existera jamais plus de 31 Décembre 2017.
Et le chrétien dans tout ce système de pensées semble ne pas faire l’exception : N’évangélisant pas, n’exhortant pas, n’assistant pas aux programmes chrétiens par manque de temps. Le matin, aussitôt levé, déjà en retard pour le travail ; le soir, assez fatigué et le temps de sommeil qui reste est insuffisant. Alors, ne prie, ni ne médite à cause du temps, ou du moins, à cause du manque de temps. Ainsi, des jours, des années passent, et la relation avec Dieu se dissipe comme la rosée au lever du soleil. Le pire, c’est que cette excuse est même utilisée après une bénédiction du Seigneur : Après avoir obtenu le travail, le mariage, la promotion tant recherchés, on n’a plus le temps pour Dieu. A se dire si dans certains cas, serait-il nécessaire pour lui de nous exaucer. Finalement, on se poserait la question : « Le temps est-il l’obstacle principal dans la vie d’un enfant de Dieu ? »
La foi est au cœur de la marche chrétienne :
Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on ESPERE (Hébreux 11 : 1a).
Mais comment et pourquoi avoir foi si ce qu’on espère ‘est déjà là devant soi’ ? Par exemple : « si quelqu’un a faim, et qu’il est devant un repas succulent. Il n’a pas besoin de foi pour manger, il mange tout simplement. Mais si au moment où il a faim, et qu’il n’a rien pour satisfaire cette faim, il espèrera en un secours étranger. Et dès l’instant où il pourra combler cette faim, il n’aura plus besoin d’avoir foi. » Donc ce qui sépare le chrétien de ce qu’il espère à son accomplissement, c’est le temps. C’est à cause du temps qu’il ne voit pas encore physiquement ce qu’il attend. Il a besoin de temps pour que ce qu’il espère s’accomplisse. Le temps est donc un allié, et non un ennemi.
Dieu se sert aussi du temps pour éprouver notre foi. Le peuple d’Israël après la traversée de la mer rouge, après avoir chanté des louanges au Seigneur qui a exterminés leurs ennemis, au bout de trois jours, a cessé de croire en la grandeur de Dieu et s’est mis à pleurnicher par manque d’eau (Exode 15). Et pourtant, c’est à ce moment qu’il devait montrer sa confiance en Dieu :
Souviens-toi de tout le chemin que l’Eternel, ton Dieu, t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’EPROUVER, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. (Deutéronome 8 : 2).
Comme pour ce peuple, la longue attente chez le chrétien créé le découragement. Le temps doit donc être le compagnon de la foi parce qu’il produit la patience.
La patience peut être définie comme étant le fait d’attendre quelque chose sans se laisser influencer par le temps : « Ce que Dieu a dit s’accomplira certainement, peu importe que je doive attendre un an ou dix, j’attends sans perdre la foi ; j’attends, un point c’est tout : Je suis patient. » La patience est le premier attribut de l’amour :
La charité est PATIENTE… (1 Corinthiens 13 : 4).
‘C’est parce que je suis patient que je prouve mon amour pour Dieu et pour les hommes’. Etant aussi un fruit de l’esprit, la patience produit la persévérance, et cette dernière nous maintient dans la voie du salut :
Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé (Matthieu 24 : 13).
Alors, un chrétien impatient est un homme qui cessera d’avoir foi.
Alors, toi qui cherches le Seigneur, réorganise ton temps, débarrasse-toi de tout ce qui est inutile et limite le temps de ce qui t’occupe régulièrement. Si tu ne consacres pas du temps dans la connaissance de Dieu, les épreuves et les situations de la vie t’épuiseront au point où tu finiras par perdre ‘patience’ dans l’accomplissement des promesses de Dieu dans ta vie. Pose-toi la question de savoir ce qui prend ton temps ? Reprends-le entre ses mains ! Utilise-le sagement en donnant une part considérable pour l’œuvre du ministère (Evangélisation, assistance, etc.).
Le temps n’est pas ton ennemi ni la raison de ton incapacité, mais le moyen d’expression de ta patience et de ta persévérance envers Dieu.